Jochum / Joachim de Schröcken
JOCHUM (JOACHIM) de SCHRÖCKEN
VORARLBERG
AUTRICHE
A l'occasion d'un déplacement en Autriche, j'ai passé le 23 septembre 2025 dans le Vorarlberg pour visiter l'endroit d'où était originaire toute une lignée d'ancêtres.
L'ancêtre qui quitta le petit village de Schröcken pour venir vivre au Grand-Duché de Luxembourg s'appelait Samuel JOCHUM mais son nom fut retranscrit JOACHIM dans les registres catholiques au Luxembourg.
Il était né le 23 août 1691 et fit le long voyage jusqu'à la Moselle vers 1715. Là, il y rencontra Ewa HENTGES qu'il épousa.
Mais comment sommes-nous reliés à Samuel JOCHUM ?
Il faut partir de notre grand-mère, respectivement arrière-grand-mère et même arrière-arrière-grand-mère Denise, alias "Mamie Tulipe" et "Mamie Titie".
Elle était la fille de Anna HEINZ, née au Luxembourg à Eich le 30 août 1880 et que j'ai eu le bonheur de connaître, la bienveillante Bommi Anna qui a veillé sur mon enfance jusqu'à mes 9 ans passés.
Anna était la fille de Maria WOLFF, née le 11 avril 1845 à Helmsange et à laquelle ressemblait beaucoup ma marraine, sa fille, que nous appelions Tante Suzanne.
Maria était la fille de Maria LINSTER, née le 19 avril 1807 à Helsange, pour moi une arrière-arrière-arrière-grand-mère.
Maria était la fille de Elisabeth JOACHIM, née le 21 mars 1771 à Hassel, une quatre fois arrière-grand-mère.
Elisabeth était la fille de Jean JOACHIM. né le 13 juillet 1731 à Hassel.
Ce que je trouve remarquable, c'est que, un jour que j'avais interrogé la Tante Suzanne sur nos ancêtres, elle avait pu me citer ce nom de JOACHIM parmi ses aïeux. Pourtant, Jean JOACHIM était son arrière-arrière-grand-père. La mémoire familiale orale de l'époque était impressionnante.
A part les passionnés de généalogie, qui connaît aujourd'hui le nom de famille de trisaïeux ?
Et Jean JOACHIM était donc le fils de Samuel, un six fois arrière grand-père.
Notre sept fois arrière-grand-père était Balthazar JOCHUM, né le 5 janvier 1659 à Schröcken et marié le 12 février 1685 à Maria DREXEL, la mère de Samuel.
Balthazar était le fils de Johann JOCHUM qui s'était marié le 30 juin 1655 à Maria SCHULER.
Les parents de Johann étaient Jakob JOCHUM et Katharina RÜTZLER.
A son tour, Jakob était le fils de Peter JOCHUM et Katharina SCHULER.
Les parents de Peter étaient Hilbrand JOCHUM et Nesa GREUßING
Les parents de Hilbrand étaient Johann JOCHUM, mort en 1554, et Apollonia REHM.
Johann serait le fils de Joachim JOCHUM et Anna SCHOLL, à une époque dont il ne reste plus de registres paroissiaux, des treize fois arrière-grands-parents !
Enfant des sixties, j'avais été un petit garçon fasciné par le feuilleton "Belle et Sebastien" qui se déroulait dans les Alpes françaises.
Les Alpes autrichiennes sont d'une majestueuse beauté et le village de SCHRÖCKEN où vécurent tous ces JOCHUM est lové dans un panorama à couper le souffle.
Quand je me rends dans un endroit où vécurent des ancêtres, j'essaie toujours de visiter l'église car c'est normalement là que lesdits ancêtres se marièrent, baptisèrent leurs enfants et accompagnèrent leurs défunts.
Malheureusement, il ne reste rien de l'église originelle en bois de Schröcken détruite par le feu. L'église actuelle fut construite au XIXème siècle sur ses décombres.
Mais, le cimetière autour de l'église, témoigne de ce qu'il y eut encore longtemps des JOCHUM après le départ de Samuel pour le Luxembourg.
Il y a une chapelle dans le hameau de Unterboden. Mais elle n'est pas non plus très ancienne, même si elle a été construite à l'emplacement d'un bâtiment religieux en bois antérieur.
Les alentours de SCHRÖCKEN sont tout aussi éblouissants, LECH, WARTH:
Le mari de Tante Suzanne, l'oncle Emile, avait été jeune soldat pendant la première guerre mondiale. Mon enfance a été marquée par les récits horribles de la boucherie immonde qu'il avait traversée.
Qu'y a-t-il de plus ignoble, de plus obscène que la guerre ?
Il racontait notamment qu'un de ses camarades, un certain Pacote, avait fait prisonnier un officier autrichien. L'homme lui avait dit en francais qui il était et qu'il demandait à être traité comme officier. Alors, Pacote l'avait conduit dans un lieu à l'écart. "Il ne faisait pas de prisonnier" disait sobrement l'oncle Emile.
Combien les Français se donnent à bon compte le beau rôle dans les différents conflits avec les voisins de l'est !
L'oncle Emile savait bien que sa femme était luxembourgeoise. Mais il n'a jamais su qu'elle avait aussi des ancêtres dans la Moselle allemande, sur Wittlich, Salmrohr et Sehlem. D'ailleurs, c'est bien compliqué tout cela car une partie des aïeux allemands étaient en fait originaires de villages qui avaient été luxembourgeois jusqu'en 1815. Aussi étonnant que cela puisse nous paraître aujourd'hui, Sehlem était une commune frontalière et Hetzerath était luxembourgeois. Aussi, les ancêtres HEINZ de Binsfeld avaient été luxembourgeois et c'est peut-être pourquoi mon bisaïeul Joseph HEINZ était venu s'installer pour vivre de son métier de tailleur à Weimerskirch, où il avait épousé Maria WOLFF, elle-même couturière.
Mais, quand j'étais enfant, je ne comprenais pas que les familles se composaient à partir de l'alliance de gens qui n'étaient pas apparentés, enfin pas de trop près. Et donc, ces récits de guerre me donnaient une impression de monstruosité car, des Français et des Allemands qui s'entre-tuaient, cela revenait à dire que des parents s'étaient mutuellement blessés, occis.
Eh bien, c'était encore pire que ce que je me représentais alors puisque non seulement je suis apparenté à beaucoup d'Allemands mais aussi à des Autrichiens. Imaginons le nombre de descendants qu'a eus Johann JOCHUM et jusqu'où ils ont essaimés aujourd'hui !
Jusqu'à mon dernier soupir, je maudirai la guerre et les artisans de guerre.
« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels » (Anatole France)
Enfin, je finis par une belle surprise. Au bas de cette vallée, il subsiste un petit train touristique à voie métrique.
Commentaires
Enregistrer un commentaire